Je viens de lire ton mail et je n'en reviens toujours pas...
Mon premier réflexe a été de décrocher le téléphone et de t'appeller mais je me suis ravisée. J'ai donc décidé de t'écrire, comme toi tu l'as fait.
Je me rends compte que tu t'es royalement foutu de ma gueule. Je suis tombée dans ton piège parce que tu as su trouver les mots justes au bon moment... Tu n'es donc pas le seul à blâmer. Je n'aurais jamais dû m'arrêter le jour où tu m'as abordé dans la rue : la solitude et la douleur ne sont pas bons guides.
Même si j'étais flattée de l'attention que tu semblais me porter, j'ai eu dès le départ une petite lumière rouge qui clignotait dans ma tête. Une sorte de warning qui disait à mon coeur : "méfie-toi, il parle trop pour être honnête!". Oui, tu ne parles que de toi, de ton boulot, de la façon dont tu voudrais changer le monde! Toi, toi et encore toi! Tes collègues? une bande d'idiots qui n'ont rien compris au système! J'en viens à me dire qu'ils ont sacrément de la chance de t'avoir, toi le Sauveur de l'humanité!
Ce que je recherchais c'était une relation stable, sans fard, dans laquelle tout pouvait être dit. Je t'en ai parlé, je t'ai demandé si tu te croyais prêt à vivre une histoire. Tu m'as affirmé que oui! Laisse-moi te rappeller tes mots : "je t'ai rencontré et tu m'as plu...j'ai aimé te revoir, j'ai aimé t'embrasser...je suis peut-être pris par mon boulot mais je ne veux pas m'empêcher de vivre cette histoire avec toi...je veux donc te revoir...". Qu'est-ce qui s'est passé ce jour-là? Tu ne te rendais pas compte de ce que tu disais ou c'est le discours rôdé que tu sors à chaque fois?
J'ai bien vu que cette relation n'avait rien de sain. Tu décidais quand on devait s'appeller, quand on devait se voir, et tu te donnais le droit de de tout annuler à la dernière minute. Tu faisais toujours passer tes amis avant moi. "Pas ce soir, je sors avec des potes...je suis invité à un anniversaire...j'ai un match de foot...". Moi, comme une idiote, je te laissais faire. Et quand on arrivait enfin à se voir, je me sentais obligée de te réserver le meilleur accueil. Les bons petits plats, les meilleurs vins, les desserts faits avec patience...tout ça pour toi! Et cette soirée ciné qui a viré au cauchemar...tu t'es endormi pendant la séance et ça n'a pas eu l'air de te gêner! On ne me l'avait encore jamais faite! A la fin du film, tu es reparti tout bonnement. Je venais de passer 2 heures en compagnie de "mon homme" endormi dans un ciné! En rentrant chez moi, j'ai compris que tu te moquais de moi depuis le début.
La cerise sur le gâteau a quand même été ta fameuse proposition : "j'aimerais t'inviter à diner demain...mais tu devras rentrer chez toi parce que j'ai besoin de sommeil...la dernière fois tes éternuements m'ont empêché de dormir". La claque! Je me suis sentie plus que minable! Surtout que, remettons les choses dans leur contexte, j'ai pris froid parce que cette foutue chambre d'hôtel dans laquelle tu vis n'était pas assez chauffée! Quand je pense que pour venir te voir dans ton taudis pourri je dois traverser la ville et que je laisse derrière moi mon petit intérieur confortable! Là, j'ai décidé que ce petit jeu devait s'arrêter.
Tu as remarqué que depuis je n'ai plus répondu à tes appels... Et tu oses m'envoyer un mail me proposant de fêter le réveillon avec toi?! J'ai été, je l'avoue, un peu nonne, bonne et conne mais il ne faut pas pousser! Qu'est-ce qui t'arrive? Tes nombreux amis ne pourront pas être avec toi? Tu en as marre de te gaver de sandwiches et tu veux que je te mijotes un bon repas? Tu veux un lit douillet? Mais mon coco c'est FINI! Trouves-toi un autre pigeon, moi j'ai donné.
Fais-moi plaisir : OUBLIE-MOI!
P.S : ah oui, promets-moi de t'améliorer au lit, c'était juste minable.
